Si on regarde de près l’automne, on peut s’apercevoir que c’est à partir de là que les températures baissent, que les jours se raccourcissent. Chez l’humain, le corps devient plus raide. L’esprit aussi. Sans vigilance, nous sommes plus enclin à tomber malades. Pourquoi ? Quels signes ? Comment apprendre à bien vivre l’automne ?
L’apprentissage du cycle des saisons en Ayurveda m’a personnellement été très utile pour comprendre la relation entre l’influence de la nature et mon propre esprit-corps ainsi que ceux de mes proches. Notamment lorsqu’un déséquilibre frappe à la porte et les remèdes.
Pourquoi l’automne, nous tombons plus facilement malades
Tout d’abord, il est nécessaire de saisir certaines notions de base en Ayurveda en prenant en compte les cinq éléments primordiaux qui composent notre monde dont nous. Ils s’observent en l’éther, l’air, le feu, l’eau, la terre ; les cinq intrinsèquement liés et qui font l’objet d’un processus complexe pour la création de tout ce qui existe. Dans notre corps humain, pour plus de facilité de compréhension, ils ont été dénommés sous trois énergies fondamentales qui nous intéressent ici pour l’article :
- Vata : l’air
- Pitta : feu (bile)
- Kapha : eau (phlegme)
En France durant l’été, nous accumulons en nous beaucoup de feu (pitta) de par la chaleur et la sécheresse. Cette année 2022, le pays a connu des grandes vagues de chaleurs et de canicules. S’il y a de la pluie ensuite comme cela a été le cas ce mois de septembre avec les orages et fortes pluies, le corps déjà affaibli se voit encore plus affecté par le changement de température ; tout particulièrement notre système digestif avec la prédominance de l’élément air (vata). L’Ayurveda observe l’importance de notre capacité à assimiler et digérer. C’est le concept appelé « Agni ». Lorsque celui-ci est faible avec le changement de température, c’est la porte ouverte à tous les déséquilibres.
Ce qui est magique c’est que nous y sommes sensibles de différentes manières. En fonction du profil doshique (tempérament individuel), selon son histoire et ses zones de faiblesse, les symptômes varient.
Ainsi les profils avec dominance de Pitta peuvent observer des problèmes oculaires, des éruptions cutanées ou encore des problèmes digestifs avec de l’acidité, des douleurs gastriques ou encore ulcères.
L’élément primordial du feu étant une transformation de l’air, Vata s’aggrave également. Cela se traduit chez les profils avec dominance de Vata par des maux de tête, des troubles intestinaux, des douleurs corporelles.
Les profils avec prédominance de Kapha ayant déjà un faible métabolisme pourront observer des troubles digestifs plus importants.
Les remèdes pour bien vivre cet automne
- La pluie et le froid ayant aggravé l’élement feu-bile (Pitta), il serait bon de privilégier de préférence des aliments sucrés, légers, froids et un peu amers. Des viandes plus faciles à digérer sont les viandes blanches type caille, lapin, mouton, gibier type perdrix. Riz, orge, blé sont à privilégier. Le beurre clarifié (ghee) est recommandé. (1)
- Du coup, on évitera les graisses, huiles car échauffantes, le yaourt, la chair de poisson ou animal aquatique (surtout de la mer / poisson d’eau douce reste une meilleure option) et l’exposition au vent ou encore l’humidité matinale. (1)
- Pour protéger « Agni », manger quand la faim est présente et en petite quantité.
- C’est aussi la bonne saison pour détoxifier l’organisme avec des plantes amères comme le curcuma, purgatif comme le pissenlit ou encore bhumiamalaki.
- Les soins corporels sont également propices à la détoxification et au bien-être des tissus asséchés par le soleil et le vent. Exemple : abhyanga, sudation…
- Il est également recommandé de s’habiller avec des vêtements clairs et de s’exposer aux rayons de la lune car la nuit tombe plus vite.
- Au yoga, des postures d’inversion favorisent l’apport de sang frais pour rééquilibrer Pitta : sarvangasana (chandelle), eka pada (une jambe levée), sirsasana (posture sur la tête). Les postures allongées et d’ancrage calment Vata : savasana (posture du mort), balasana (enfant), tadasana (montagne).
Voilà l’attitude saine à adopter pour vivre en adéquation avec cet automne. Prenez soin de vous.
(1) on retrouve ces recommandations dans le traité fondamental de la médecine ayurvédique Caraka Samhita.